Les Jeux Olympiques rassemblent des millions de personnes du monde entier, qui viennent admirer ou participer aux compétitions sportives.
Mais quels sont les effets de cet événement sur les villes qui l’accueillent ? Quels sont les avantages et les inconvénients de recevoir les Jeux Olympiques ? Comment les villes peuvent-elles optimiser leur expérience olympique et en tirer le meilleur parti ?
Pour répondre à ces questions, notre conciergerie vous présente une sélection des villes hôtes les plus marquantes des Jeux Olympiques de 2016 à 2024, celles qui ont su se transformer et se valoriser grâce à cet événement exceptionnel.
Les Jeux Olympiques de Rio de Janeiro en 2016
Les JO de 2016 à Rio ont réparti leurs infrastructures et leurs équipements sportifs dans quatre zones. Trois sont des quartiers riches : Maracanã, Copacabana et Barra da Tijuca. C’est dans cette dernière que la majorité des investissements ont été réalisés, comme le village olympique, le village des médias et plusieurs sites sportifs. En revanche, Deodoro, la quatrième zone à l’ouest de Rio, est l’une des plus défavorisées. Elle n’a reçu que moins de 10 % des investissements olympiques [Oliveira et Corradi, 2017]. Ce choix a accentué les inégalités spatiales dans la ville.
En 2009, le Brésil connaît une croissance économique remarquable. Il entame de grands travaux pour le Mondial de foot 2014. La même année, Rio est élue ville hôte des Jeux d’été de 2016. Ces trois événements font flamber les prix de l’immobilier à Rio. Ils grimpent de 234 % entre 2008 et 2016, selon l’indice Fipezap. Ainsi, Rio devient la ville la plus onéreuse du Brésil, avec un prix au mètre carré de 10 631 R$/ m². Mais en 2015, le pays plonge en crise économique profonde.
Et le marché immobilier s’écroule brutalement.
Après les Jeux, le village olympique devient des logements de luxe, mais sans logement social. Les 31 immeubles comptent 3 604 appartements de 72 m² à 230 m², vendus entre 219 000 euros et 646 000 euros.
Cependant, fin 2017, seuls 10 % des appartements sont vendus, à cause des retards de travaux et de la chute des prix.
De plus, les favelas proches des sites olympiques sont rasées ou déplacées, soit pour le risque soit pour le développement. Plus de 22 000 familles sont touchées.
Enfin, une zone de protection de l’environnement, la Reserva da Maranpendi, est sacrifiée pour bâtir des immeubles résidentiels et un golf.
Les Jeux Olympiques de Paris 2024
La candidature de Paris pour les JOP d’été 2024 vise à développer un territoire urbain défavorisé : La Plaine-Saint-Denis, dans le nord-est de Paris. Ce quartier souffre d’un taux de chômage élevé chez les jeunes (18 % contre 12 % en Ile-de-France). Paris s’inspire des exemples de Barcelone et de Londres, qui ont profité des Jeux Olympiques pour rénover leurs zones périphériques. Ainsi, les JOP de 2024 vont accélérer les grands projets d’aménagement du Grand Paris et du Grand Paris Express.
Parmi eux, le nouveau quartier Pleyel, qui comprendra le village olympique. Ce dernier sera relié aux sites des Jeux Olympiques par la gare Saint-Denis-Pleyel, l’une des gares du Grand Paris. Le village olympique accueillera 17 000 personnes pendant les JOP, puis se transformera en quartier mixte de 2 200 logements, dont 40 % de logements sociaux. Ce projet vise à favoriser la mixité sociale dans la population.
Les Jeux Olympiques de Paris en 2024 ont pensé à leur héritage dès le départ. Ils ont réfléchi à la pérennité des structures liées aux Jeux pour éviter le sort de Rio 2016, où la plupart des sites sont abandonnés. Les Jeux parisiens n’ont besoin que de deux nouvelles structures : une piscine olympique et une salle d’événements. La piscine olympique sera très utile pour les habitants, qui en manquent actuellement.
Ainsi, les JOP 2024 seront une chance d’innover dans la construction, les matériaux, l’énergie, les logements évolutifs et les quartiers intelligents.
Les villes hôtes des Jeux Olympiques : l’effort en vaut-il la récompense ?
Les JOP ne profitent pas toujours aux villes hôtes et à leurs habitants. Malgré les gros investissements, les infrastructures sont souvent abandonnées après les Jeux. C’est le cas à Athènes 2004, qui a aggravé la dette de la Grèce. C’est aussi le cas à Rio, où les Jeux ont provoqué l’exclusion et l’éviction de certains habitants. Ce phénomène de gentrification s’est aussi produit à Barcelone et à Londres.
Cet enjeu décourage de plus en plus de villes à candidater pour les JOP. Certaines ont même retiré leur candidature, comme Hambourg, Rome et Budapest pour les Jeux Olympiques de 2024…
